Le 17 Mars 2020, la France se confine et les responsables sanitaires parlent de distanciation sociale, de protection des aînés et de télétravail. Le secteur du BTP, comme tous les secteurs se doivent de respecter la règle du confinement avec toutefois une différence de taille, tout comme pour les restaurateurs et les lieux culturels pas de télétravail possible pour les acteurs du BTP. Des chantiers à l’arrêt en métropole et dans les territoires et départements d’outre-mer, des dizaines de corps de métier en souffrance et des milliers d’ouvriers désœuvrés. Près d’un an après, alors que le couvre-feu se durcit et que le gouvernement évoque avec force la possibilité d’un troisième confinement, quel est l’impact de la Covid-19 sur le monde du BTP ?
Les entreprises du BTP se sont adaptées à la Covid-19
Les deux confinements mis bout à bout correspondent à 3 mois et 13 jours pendant lesquels les chantiers ont dû cesser toute activité. Cette période d’inactivité correspond à plus d’un 1/3 du temps écoulé depuis la date du premier confinement, période chômée pendant laquelle les chantiers étaient à l’arrêt complet. C’est donc autant par besoin de survivre que par souci de se plier aux directives en matière de protection sanitaire que les entreprises du BTP, conscientes de l’enjeu, ont respecté les règles barrières et ont mis en place tous les protocoles nécessaires pour permettre aux chantiers de continuer à avancer et à tous les acteurs du secteur de pouvoir travailler en toute sécurité et sans risque pour leur santé.
Des enjeux sanitaires de survie pour leur activité
Les entreprises du BTP ont rapidement compris l’enjeu en adoptant :
- Une distanciation de 1 mètre au moins entre les ouvriers sur les chantiers,
- Le port du masque,
- Des règles d’hygiène en matière de lavage des mains et de nettoyage des locaux,
- Une réorganisation des rotations d’équipe pour permettre une meilleure fluidité de mouvements,
- Une meilleure gestion de l’espace et du travail en poste,
- Du bon sens dans la réalisation des travaux collectifs.
Bien que ces mesures aient un coût économique certain qui impacte leur marge déjà faible, les acteurs considèrent qu’à terme ces dispositions engendreront des gains de productivité, mais après avoir noté cela, ils rajoutent que les retards pris sur les chantiers est un manque à gagner qu’il sera impossible à rattraper. Retard lié d’une part au confinement, mais également aux journées nécessaires pour la remontée en puissance et de réorganisations nécessaires sur les chantiers pré-Covid-19.
En ce qui concerne le port du masque, c’est probablement la mesure la moins bien accueillie par les équipes. Chaleur excessive, difficulté à respirer, champ visuel réduit, évolution dans l’espace difficile, sans parler de la buée sur les lunettes qui rend les tâches encore plus compliquées.
Le secteur du BTP guadeloupéen face à la pandémie
En Guadeloupe en particulier, le port du masque sur les chantiers est très problématique comme le signale Mr Jacques Gaddarkhan, président fondateur du groupe GJG qui précise à ce sujet qu’en Guadeloupe « le soleil et la chaleur entrainent sur les chantiers une réelle baisse de la productivité », mais il reste confiant et rajoute que sur le chantier titanesque du nouveau CHU de Guadeloupe « les mesures barrières que nous avons mises en place sont respectées par le personnel et nous ne déplorons pas de cas de coronavirus sur ce chantier ».
Une étude lancée par l’institut de sondage Poll&Roll entre le 13 et le 21 octobre 2020 sur 100 acteurs majeurs du secteur du BTP annonce que :
- 55% des sondés estiment que l’incidence des nouvelles mesures sanitaires impacte leur marge,
- 31% des sociétés du secteur se questionnent sur la pérennité du secteur,
- 55% déclarent que sur les chantiers les mesures barrières sont parfois extrêmement difficiles à appliquer
- et enfin que pour une forte majorité de près de 70%, les 2 confinements de 2020 ont entrainé des retards impossibles à rattraper durant l’exercice.
L’archipel Guadeloupéen malgré ses 57 clusters identifiés depuis le début de l’épidémie (dont 1 seul subsiste au moment où nous écrivons cet article) a été globalement épargné. Volonté forte des services publics d’une part, et des dirigeants d’entreprises d’autre part, désireux de reprendre rapidement une activité économique indispensable et salutaire pour eux et la population, le secteur du BTP a su s’adapter et réagir. Il ressortira plus fort après cette crise sanitaire majeure.
Le Groupe Jacques Gaddarkhan (GJG) qui n’est pas en reste en matière d’initiatives a réussi, malgré la crise sanitaire, à maintenir tous les emplois, et a tout mis en place pour assurer la sécurité du personnel à leurs postes de travail en redoublant de vigilance dans l’application des gestes barrières. Avec l’arrivée de la nouvelle variante de la Covid-19, l’avenir reste incertain et il est aujourd’hui plus que jamais impératif que chacun fasse le nécessaire pour que cette crise sanitaire majeure ne se transforme pas en profonde crise sociale.