Dans les Antilles françaises, et en Guadeloupe en particulier, il faut savoir que 80% des produits consommés sont importés. Ce constat est un commencement d’explication sur les raisons de la vie chère dans les DOM-TOM.
Taxes et autres surcouts imposés dans les DOM-TOM
Chaque marchandise livrée, que ce soit au niveau d’un port ou d’un aéroport, se voit appliquer une taxe d’octroi de mer de 25%. Viennent s’ajouter à ces 25% de taxes une série de charges supplémentaires liées aux frais de transport pour faire venir ces marchandises sur les territoires, mais également liées aux frais de manutention, de chargements et de déchargements, de stockages, aux assurances, et bien entendu à la marge distributeur.
La taxe d’octroi de mer est une taxe sur les importations qui est perçue par les autorités locales, comme les collectivités territoriales, sur les marchandises qui entrent dans un port ou un aéroport situé dans une zone côtière. En Guadeloupe, cette taxe est perçue sur les importations effectuées dans les ports et aéroports de l’île. Elle est généralement utilisée pour financer les dépenses liées à l’aménagement et à la gestion des ports et des aéroports, ainsi que pour les projets de développement économique de la région.
La Guadeloupe possède un port commercial important à Pointe-à-Pitre, qui peut accueillir des navires porte-conteneurs internationaux. Le port est équipé de grues pour le déchargement et le chargement des conteneurs, ainsi que d’un terminal à conteneurs pour le stockage et la manipulation des conteneurs. Il est également relié aux réseaux de transport terrestre pour faciliter l’acheminement des marchandises vers d’autres destinations. Pour autant, les gros navires marchands ne peuvent pas décharger en Guadeloupe car le port n’a pas la structure pour les accueillir. Ce qui impose l’utilisation de navires plus petits, et des frais de transport augmentés d’autant.
Les productions locales doivent maintenir des couts et des prix de revente compétitifs, pour que les ultramarins puissent consommer sans se ruiner. Au-delà de ça, l’agriculture se doit d’être responsable, et permettre des cultures durables, sans appauvrir les sols. Le pôle agriculture du GJG s’y efforce en adoptant une approche respectueuse des ressources naturelles de l’île, son air, son eau et ses sols.
Coût de l’inflation en Guadeloupe sur l’année passée
Alors que la vie est déjà particulièrement chère dans les DOM-TOM, l’inflation des derniers mois ne vient rien arranger. Sur le seul mois de décembre, la Guadeloupe a connu une augmentation des prix à la consommation de 1.1%. Comparé à décembre 2021, les prix à la consommation sur le secteur alimentaire s’est vu octroyer une augmentation de plus de 10%. Dans le secteur de l’énergie et des carburants, l’inflation sur les prix de l’énergie atteint une augmentation de 9.5%, et les produits manufacturés de 2.3%. Concernant les services (transports, services de santé, loyers, …), la Guadeloupe accuse une hausse de 3.8%. Globalement, les hausses liées à l’inflation sont inférieures aux hausses en métropole, mais la situation économique reste préoccupante pour de nombreux ultramarins qui ont de plus en plus de mal à joindre les deux bouts.
Des études montrent que le cout de la vie est 12.5% plus cher en Guadeloupe qu’en France métropolitaine.
D’après une étude de l’INSEE, un foyer guadeloupéen qui ‘remplirait sont caddy’ en métropole le paierait 7.5% de moins que le même caddy en Guadeloupe. Et à l’inverse, une famille métropolitaine qui viendrait remplir son caddy (à l’identique des biens et services de la métropole), verrait sa facture augmenter de 17%. Fort de ce constat, on estime que le cout de la vie est 12.5% plus cher en Guadeloupe qu’en métropole. Si l’on considère exclusivement le secteur alimentaire. L’écart de prix est de près de 33% en défaveur de la Guadeloupe. Les chiffres annoncent également qu’un foyer guadeloupéen ampute son budget global de fonctionnement de 14.5% rien que pour le poste alimentaire.
Bien qu’entre 2010 et 2015, le cout de la vie en Guadeloupe comparé au cout des prix à la consommation a augmenté de plus de 4% en défaveur des Guadeloupéens, la tendance s’est inversée depuis, et l’écart s’est, sinon résorbé, ralentit, bien que les inégalités de prix et le cout de la vie restent globalement bien plus chers dans les Antilles françaises qu’en métropole.